Les ghost jobs : l’illusion des offres d’emploi

Les ghost jobs : l’illusion des offres d’emploi

12 août 2024

Apparus suite à l’émergence des sites de rencontres aux Etats-Unis, les « ghost jobs » ou autrement appelés les postes fantômes sont devenus un phénomène de plus en plus récurrent suscitant de nombreuses discussions et réactions. Si cette pratique était initialement limitée, elle a gagné du terrain ces dernières années notamment dans le processus de recrutement laissant à la fois les employeurs et les candidats dans la perplexité. Ces offres d’emploi, bien que publiées en ligne, ne sont en réalité ni pourvues ni, parfois, même existantes. Mais pourquoi les entreprises publient donc t-elles ces annonces trompeuses et quel impact réel ont-elles sur les chercheurs d’emploi ?

Pourquoi utiliser les ghost jobs ?

Stratégies de recrutement
Pour certaines entreprises, publier des ghost jobs est une véritable stratégie visant à créer un vivier de talents. En anticipant les besoins futurs, elles préfèrent avoir une réserve de candidats potentiels prêts à être recrutés dès que le besoin se présente même si ce n’est pas le cas à l’heure actuelle. Il s’agit d’une pure anticipation.

Pression des investisseurs
Il arrive aussi que des entreprises soient confrontés à une pression émanant de l’extérieur. Dans ce cas, elles affichent ces offres pour impressionner les investisseurs et montrer une image de croissance et de dynamisme. Cela peut donner l’illusion d’une entreprise en expansion constante.

Erreurs administratives
Parfois, il ne faut pas tout simplement par chercher très loin, les ghost jobs peuvent résulter de petites erreurs administratives. Des postes restent en ligne pendant plusieurs semaines aussi bien sur les différentes plateformes que sur le site, après avoir été pourvus ou annulés.

Étude de marché
Même si c’est plus rare, certaines entreprises utilisent les ghost jobs comme un outil pour sonder le marché du travail, évaluer l’intérêt pour certains postes ou compétences, et ajuster leurs offres et stratégies en conséquence.

Qu’en est-il de l’aspect déontologique ?

Une enquête menée dans le courant du mois de mai par Resume Builder auprès de 1 641 responsables de recrutement révèle que 40 % des entreprises, soit une sur quatre, ont publié une fausse offre d’emploi cette année. Cette situation soulève des questions de déontologie, notamment lorsque ce phénomène provient majoritairement des départements des ressources humaines, qui sont censés œuvrer pour le bien-être des futurs employés. La publication de fausses offres d’emploi par ces mêmes services contredit leurs missions de transparence et d’éthique envers les candidats.

Quels impacts cela engendre sur les demandeurs d’emploi ? 

Frustration et perte de temps
Pour les chercheurs d’emploi, postuler à un ghost job peut être s’avérer être une expérience frustrante. Non seulement cela entraîne une perte de temps considérable, mais cela crée également de faux espoirs.

Perte de confiance
À long terme, ces expériences risquent d’éroder la confiance des candidats non seulement envers certaines entreprises, mais aussi envers les plateformes de recrutement qui hébergent ces annonces.

Aspect psychologique
Le rejet constant ou le manque de réponse finit par peser sur le moral des chercheurs d’emploi, exacerbant un sentiment d’échec et d’inutilité.

Comment repérer un ghost job ?

Les signes qui ne trompent pas :

• Descriptions vagues : des annonces qui manquent de détails précis sur le poste et les responsabilités en question.
• Absence de coordonnées : manque de contacts directs pour l’entreprise.
• Récurrence sans changement : annonces répétées fréquemment sans aucune modification et avec une date ancienne.

Quelques vérifications à effectuer :

• Recherche sur l’entreprise : utilisez LinkedIn et d’autres ressources pour vérifier l’authenticité du poste.
• Demande d’information complémentaire : n’hésitez pas à contacter directement l’entreprise pour obtenir davantage de détails.